Ce sont ces moments uniques presque invisibles parce que fugaces, qui me questionnent et avec lesquels je veux faire oeuvre. Je peux dire que  « les accidents de la réalité »  font l'objet d'une partie de mes prises de vues, et  j'entends par « accident de la réalité », des scénographies improbables se mettant en place de manière impromptue, offrant à l'oeil des rencontres inespérées.                                                           
Je retiens ces moments pluriels, je les cherche, les attends en toute patience sachant qu'il s'agit bien là, non pas de hasard, mais l’affirmation d'une recherche toute personnelle pour retrouver ce qui est au fond de moi.
Je ne sais pas échapper à ce qui me touche.
Je suis à la recherche de quelque chose issue de l’ordinaire et qui une fois capté devient « extra » ordinaire.

Mes photographies ne se situent pas uniquement dans un rapport à la réalité, mais également dans un rapport à la peinture. En effet, je pousse l’image photographique à devenir textures, formes prises dans le mouvement de la couleur. Dans cette « peinture » photographique, c'est le côté charnel qui m’intéresse, là où le mouvement est donné par l'excès de couleurs, où le contour imprécis fait loi. C’est ma façon de « poétiser » le monde, de le renvoyer à son « mystère ».

Enfin, mes images racontent des histoires, qui sont autant de mises en scène du temps et des êtres. Le réel devient décors, ouvrant ainsi différentes lectures possibles de l’image photographiée.
Quand la vie croise mon objectif, je tente de la restituer dans sa plénitude ; cette vie dans ma photo traduit alors ce bonheur qui m'a traversé, qui pourrait faire dire de moi que je suis un photographe épicurien !